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Anna Picco invite le public à une expérience artistique inoubliable avec son exposition intitulée Gravir l’abîme. Cette exposition exceptionnelle, prévue du 15 septembre au 3 novembre 2023 à la Galerie Net Plus à Cesson-Sévigné, promet une immersion profonde dans le monde fascinant du dessin au fusain.

Gravir L'Abîme - Anna Picca

« L’acte de dessiner relève pour moi de la magie. Magie de faire apparaître par la simplicité d’une feuille de papier, et dans l’économie de moyen que représente ici le dessin au fusain, des espaces de récit faisant surgir simultanément la mémoire et l’imaginaire, le passé et le présent ».

Le travail d’Anna Picco est engagé : physiquement (par son dessin au fusain sur papiers grands formats), personnellement (par l’influence de ses origines séfarade et ashkénaze), politiquement (par sa fascination pour la « Commune de Paris »), oniriquement (par son univers syncrétique où la force de l’image préexiste toujours à son interprétation intellectuelle et sensible).

Elle explore cette narration par un travail dessiné, souvent de grands formats. Dessins où les traces demeurent, persistent et ne cherchent pas à séduire. Gravir l’abîme, c’est dessiner pour « sortir du noir », remonter des profondeurs les limbes de la mémoire, du mystère, de l’oubli, de l’inconscient, de l’enfance, des révoltes, et esquisser les contours d’un monde autre.

Interview de Anna Picco

1.L’exposition Gravir l’abîme explore des thèmes tels que la mémoire, l’imaginaire et la révolte. Pourriez-vous approfondir la signification de ces thèmes dans votre travail ?

Ma pratique du dessin interroge la narration, sa capacité à raconter une histoire. Il s’agit d’une déambulation entre imaginaire et mémoire, de questionner notre héritage collectif par des scènes souvent hantées par la grande Histoire. Comment plastiquement ces images imprégnées du passé façonnent-elles mon imaginaire et interrogent-elles notre présent ? Quelle vérité exprimentelles

? Des fantômes peuplent mon travail, fantômes hérités des traumatismes du XXe siècle, fantômes des vaincus, mais aussi ceux de l’enfance avec l’imaginaire, toujours en contre-pouvoir. Gravir l’abîme c’est alors dessiner pour « sortir du noir », remonter des profondeurs les limbes de la mémoire, du mystère, de l’oubli, de l’inconscient, de l’enfance, des révoltes, et esquisser les contours d’un monde autre.

2.Le fusain est un élément clé de votre pratique. Qu’est-ce qui vous attire particulièrement dans ce médium et comment l’utilisez-vous pour exprimer vos idées ? Y a-t-il une histoire ou une anecdote liée à l’utilisation du fusain que vous aimeriez partager ?

Je dirai que le fusain est un élément clé de ma pratique actuelle, car il est important pour moi d’expérimenter d’autres médiums. Je ne souhaite pas m’enfermer dans une seule pratique,d’ailleurs j’explore en ce moment à l’atelier la couleur, l’animation dessinée… Mais parlons du fusain, c’est un médium que j’adore, il y a quelque chose de fort dans l’économie de moyen qu’il représente, dans sa simplicité d’utilisation, c’est à la fois magique et ancestral, car ce n’est qu’un bout de charbon de bois (je l’utilise principalement en bâton). Il me permet également de créer un rapport très physique et charnel au papier, je dessine essentiellement avec mes doigts dans un rapport direct et frontal avec la matière.

3.La fresque murale est une pièce centrale de l’exposition. Pouvez-vous nous raconter le processus de création derrière cette oeuvre et pourquoi vous avez choisi ce thème comme source d’inspiration ?

Toujours dans ce désir d’expérimentation, de sortir du cadre de la feuille de papier, il m’était important de réaliser pour la seconde fois un dessin in situ (j’avais précédemment réalisé une fresque inspirée d’une barricade de la Commune de Paris lors de mon exposition Espaces d’espèces à la Galerie Alain Lebras à Nantes en décembre 2022), de confronter directement le geste, le dessin à l’espace, dans une dimension presque performative. J’y ai dessiné durant un court laps de temps, mais dans une grande intensité. Cela a été une sensation riche que d’éprouver physiquement le dessin (j’en ai d’ailleurs les doigts quelque peu écorchés !). Ma fresque représente un paysage (l’orée d’un bois), j’ai choisi ce sujet la veille de mon premier jour de création « in situ » sur un des murs de la Galerie Net Plus. Le paysage a donc pris forme en dessinant. Je me suis littéralement immergée dans celui-ci en le créant et j’espère que les personnes pourront le ressentir. Je voulais également que tout le mystère et la magie de ce bois demeurent hors champ.
Exposition en cours
Faire, Refaire
22/02/2024

Faire, Refaire, céramiques et plaques émaillées Peter Briggs

Détail de l'exposition Citation de l'artiste Interview de l'artiste Les coups de cœur de l'artiste
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